En octobre 2020, une étude du Petit Dognon a été entreprise par Philippe Gouezin et une équipe de bénévoles, avec pour objectif de tenter de mieux comprendre l’architecture interne de ce monument et de permettre par la suite la mise en place d’un projet de valorisation et de médiation culturelle.
Le Petit Dognon, de quoi parle-t-on ?
Le petit Dognon est un tumulus situé sur la commune de Tusson (Charente). Signalés dès 1844, dans « Statistique Monumentale de la Charente » J.H. Michon indique les tumulus de Tusson « dans une plaine de vignobles, deux immenses collines artificielles couvertes de chênes. On voit très-bien aux tranchées faites à différentes époques pour enlever le moellon dont ils sont construits, qu’ils sont entièrement de main d’homme ». Il marque le paysage tout comme les autres tumulus et dolmens présents sur la commune de Tusson (dolmen de la Justice, tumulus du Petit Dognon, du Grand Dognon, du Vieux Breuil et le dolmen du Magnou). Le Petit Dognon a une longueur de 57,4 m pour une hauteur de 3,40 m. Au XIXe siècle un chemin d’exploitation a coupé transversalement le monument. C’est dans cette coupe que les travaux archéologiques ont été réalisés.
Fouiller pour mieux valoriser
Il n’était absolument pas prévu de recontextualiser les résultats obtenus dans une compréhension globale de l’histoire architecturale évolutive de ce tumulus mais de mettre en évidence certaines intentionnalités des bâtisseurs et la complexité architecturale des différents projets mis en œuvre dans ce type de monument. Les résultats obtenus apportent un volet « connaissance » de premier plan. C’est ce qui sera valorisé et montré au public. Cette opération s’inscrit dans le cadre du programme commun de recherche (PCR) « Monumentalismes et territoires au Néolithique entre Loire et Charente » sous la direction de Vincent Ard. Cinq bénévoles ont travaillé en octobre 2020 sur cette opération menée par Philippe Gouezin.
Cette courte fouille a permis de mettre en lumière une structure architecturale élaborée du tumulus constituée d’un axe central en pierres sèches, de murs transversaux en arrêtes de poisson et alvéoles (remplissages internes).
« Rien n’est de l’ordre du hasard, un réel savoir-faire a été mis en œuvre avec une connaissance incroyable de l’architectonique des aménagements et de la tenue des matériaux mis en oeuvre. Sans parler de l’extraction des matériaux et de leur transport. » précise Philippe Gouezin.